Depuis lâenfance, le Tessinois Ettore Silini Ă©prouve une vĂ©ritable fascination pour le monde des insectes. Il se forme en autodidacte Ă la macrophotographie digitale, Ă©tudiant avec une curiositĂ© insatiable les habitudes et les caractĂ©ristiques des espĂšces quâil observe Ă proximitĂ© de chez lui. Les sujets ont Ă©tĂ© photographiĂ©s vivants dans la nature Ă lâaide de la technique du focus stacking, qui consiste Ă assembler plusieurs clichĂ©s pris sur diffĂ©rents plans et surexposĂ©s afin dâobtenir une profondeur de champ Ă©tendue, quâil serait impossible de rĂ©aliser autrement pour des raisons optiques et physiques Ă ces rapports de grossissement. Ayant parfois nĂ©cessitĂ© plusieurs annĂ©es de patients essais, les images de cette sĂ©rie ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans le district de Mendrisio au Tessin. Ettore Silini espĂšre que ses prises de vues spectaculaires pourront contribuer Ă sensibiliser le public Ă lâimportance de prĂ©server les insectes dont ses super-hĂ©ros colorĂ©s sont les reprĂ©sentants. Ses travaux ont fait lâobjet dâexpositions en Suisse et Ă lâĂ©tranger, ainsi que de publications dans des revues photo de renom dont Geo. DĂ©couvrez son portfolio dans l’Ă©dition 233.
De ses confins septentrionaux proches des frontiĂšres chinoises et laotiennes jusquâĂ la cĂ©lĂšbre baie dâHa Long, dans le golfe du Tonkin, le nord du Vietnam est un territoire riche dâhistoire et de culture. Le parcourir permet dâadmirer les paysages les plus spectaculaires du pays et de dĂ©couvrir le mode de vie des ethnies locales. Dâun bout Ă lâautre du pays, qui sâĂ©tire sur 1600 kilomĂštres de long, les paysages alternent entre plaines littorales centrales, montagnes et collines, concentrĂ©es dans les parties mĂ©ridionale et septentrionale. CalquĂ©e sur les anciennes divisions françaises de lâĂ©poque coloniale, la gĂ©ographie administrative distingue trois rĂ©gions: le Nam BĂŽ (sud), le Trung BĂŽ (centre) et le Bac BĂŽ (nord): câest ici, Ă la limite de la Chine et du Laos, au milieu des paysages de riziĂšres les plus spectaculaires, que vivent nombre de minoritĂ©s ethniques.
Ă bord du brise-glace Commandant Charcot, vaisseau-amiral de la compagnie Ponant, nous avons traversĂ© lâocĂ©an Arctique sur prĂšs de 600 milles nautiques, soit plus de 1000 kilomĂštres au dĂ©part de lâarchipel du Svalbard pour gagner les mythiques 90° de latitude nord. Extraits du journal dâexpĂ©dition. Banquise Ă lâhorizon! Au bord du ciel opalescent, un liserĂ© Ă la blancheur Ă©clatante ourle lâocĂ©an comme une dentelle. Ce ne sont dâabord que des drifters, ces petits blocs issus des glaciers, dĂ©rivant au grĂ© des courants et du vent, puis vient la couronne de slush, Ă©tendue de plaques flottantes Ă©parses, entre neige fondue et glace salĂ©e. BientĂŽt surgit le pack, fractionnĂ© mais bien rĂ©el: le pĂŽle Nord se matĂ©rialise enfin! Comment ne pas Ă©prouver un frisson alors que, franchissant les 82 degrĂ©s de latitude nord, nous «entrons» dans la glace?
Ă lâextrĂȘme nord de la rĂ©gion du Xinjiang, les bergers semi-nomades des montagnes de lâAltaĂŻ se transmettent les secrets de lâart ancien du ski depuis des siĂšcles. DâaprĂšs les chercheurs, câest dans ces confins traversĂ©s par lâancienne route de la soie, oĂč circulaient autrefois les caravanes de textiles et dâĂ©pices, quâil faut chercher les origines du ski. Au milieu des forĂȘts de bouleaux et de pins vivent de nombreuses minoritĂ©s ethniques, dont beaucoup de nomades qui, depuis des siĂšcles, se transmettent le secret de cet art traditionnel.
Nul besoin d’ĂȘtre un passionnĂ© de chevaux pour tomber sous le charme des jeux Ă©questres traditionnels du Maghreb. DĂ©couverte au Maroc, oĂč plus de 6000 cavaliers pratiquent cette discipline aussi originale que spectaculaire. Une nuage de poussiĂšre brunĂątre soulevĂ© par les
sabots dâune vingtaine de chevaux envahit lâair. Les oreilles assourdies par les dĂ©tonations et le nez empli dâune forte odeur de poudre, je plisse les yeux pour mieux voir. Un cavalier est tombĂ© Ă terre, Ă©jectĂ© de la selle par le recul brutal de son arme. Son cheval sâĂ©chappe et doit ĂȘtre rattrapĂ©. Je ne me suis pas encore remis de mes Ă©motions que le groupe suivant fonce dĂ©jĂ vers moi au grand galop.
En hĂ©ritant du domaine familial, situĂ© Ă quelques kilomĂštres de Dublin, le lord irlandais Randal Plunkett a dĂ©cidĂ© de rendre des centaines dâhectares Ă la nature. En une dĂ©cennie, faune et flore ont repris leurs droits dans ce laboratoire Ă ciel ouvert, devenu la plus grande rĂ©serve privĂ©e du pays. Les arbres se rejoignent, formant comme un tunnel flamboyant au-dessus de la route gravillonnĂ©e qui serpente dans la vĂ©gĂ©tation. La brume qui nimbe les Ă©tendues herbeuses, lâĂ©pais silence et les panneaux dâinterdiction placardĂ©s sur le portail de pierre Ă©rodĂ© par le temps ne sont pas franchement accueillants. Un dernier tournant, et le chĂąteau apparaĂźt. Son imposante silhouette allongĂ©e, coiffĂ©e de tours carrĂ©es et percĂ©e de fenĂȘtres gothiques semble rĂ©gner depuis la nuit des temps sur les bois et les prairies qui sâĂ©tendent Ă perte de vue.